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"L'homme intérieur,
Si tu veux voir un vase aux belles formes naître,
Suis-moi dans l'atelier jusqu'à cette fenêtre
Où l'ébaucheur travaille assis devant le jour,
Il jette un pain de terre onctueux sur son tour,
Le mouille, et, résistant à l'effort du mobile,
Élève entre ses mains la frissonnante argile.
D'un pouce impérieux il l'attaque en plein cœur,
La creuse et la façonne au gré de sa vigueur.
Regarde, sous l'active étreinte qui la guide,
Le vase épanouir sa grâce encore liquide.
Tandis qu'il l'arrondit de la paume au-dehors,
Ses doigts joints et courbés en polissent les bords.
L'argile cependant, sans relâche arrosée,
Comme un miroir voilé reflète la croisée.
Souple et svelte, le col jaillit des flancs égaux;
Il chemine en faisant onduler ses anneaux.
Menée au plus haut point déjà, sa tige molle
Expire, et le potier la renverse en corolle.
Le tour s'arrête. Alors, et prenant un répit,
L'humble maître, content de son œuvre, sourit."
Charles Guérin, Paris, 1905
Je tenais à vous partager ce poème qui me tiens à cœur, et qui reflète ma passion pour la céramique.
Sylvie Bauer
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